Quand on a annoncé aux enfants : « Préparez vos sacs, on part à l’aventure dans le Haut-Bugey », ils ont sauté de joie ! Avant de se raviser et de nous demander : « Mais il y a quoi dans ton aventure ? » Mais oui, à quoi ressemble une aventure, automnale qui plus est, dans le Haut-Bugey ? On vous dit tout.
Les Montagnes du Jura, dans leur habit d’automne, ont une part de magie supplémentaire. La brume du petit matin sur les lacs, la palette rousse des feuillages, le vert des sapins, la lumière rasante du soir sur les falaises… de quoi remplir nos yeux de lumière et de couleurs avant d’entrer dans l’hiver. Pour ces vacances de la Toussaint, forcément courtes, pas question d’enquiller des heures de route ! Direction le Haut-Bugey, à mi-chemin entre Lyon et Genève, un territoire oscillant entre relief jurassien et campagne de l’Ain. Au programme des vacances : des activités ludiques en famille, des sites naturels, de l’histoire et… quelques gourmandises !
Jour 1 – VTT et voyage dans le temps
L’aventure commence à Nurieux. Pour une escapade en VTT à assistance électrique sur les chemins du massif du Jura. Didier de Bugey VTT Evasion a tout prévu : des VTT pour tous (vélos 24 pouces pour les enfants), et trace GPS toute prête pour sillonner les Monts Berthiand. Le parcours vallonné, alternant entre sous-bois et crêtes, nous offre de beaux points de vue. Et le coup de pouce électrique nous fait presque oublier les quelques dénivelés, franchis sans difficulté.
L’été indien qui s’attarde par ici nous pousse à pique-niquer en extérieur. Et si possible avec vue. Un trajet d’une vingtaine de minutes et nous voici au hameau de Balvay. Du village, une courte ascension mène au Mont Balvay. Le paysage qui s’offre du sommet est à couper le souffle : panorama à 180° sur les gorges de l’Ain, rivière qui se faufile entre les falaises calcaires, formant des méandres qui glissent vers l’horizon.
Au programme de l’après-midi : visite de chantier ! Mais pas n’importe quel chantier : celui de la Trilogie des Rougemont. Un village médiéval dont l’édification, commencée en 2018, devrait s’étaler sur une quarantaine d’années. Construit pas à pas avec les techniques, les outils et méthodes du 14ème siècle, il comptera des loges d’artisans, une halle marchande, des échoppes, une tour de gué, un puits… Une véritable « ville nouvelle » au sens médiéval prend ainsi forme sous les yeux du public. Les bâtisseurs partagent leur savoir-faire lors de différents ateliers. Les enfants sont ravis de cette leçon d’histoire grandeur nature et font preuve d’une étonnante concentration pour s’initier à la prise de mesures, à la fabrication d’une corde ou à la taille d’un bas-relief. NB : En 2022, le chantier vous accueille pour 3 actes (les 9 et 10 juillet, du 4 au 7 aout, et les 29 et 30 octobre). Chantier fermé au public le reste de l’année.
Première nuit dans le Haut-Bugey et direction Aranc. Veillé par son imposante église, le village d’Aranc est aussi réputé pour son activité artisanale. On y trouve une fruitière (dont l’ancienne salle de fabrication a été transformée en espace musée sur l’histoire du comté local), le GAEC des 4 saisons, ferme d’élevage laitier qui produit ses propres fromages, et un producteur de douceurs à qui nous rendrons visite demain. Pour l’heure, c’est dîner et nuit à l’Auberge d’Aranc . Après un apéritif maison pour les grands – Bugey brut et sirop de fleurs de sureau – tout le monde craque pour la Bugiflette. Un généreux gratin de pommes de terre enrichi de lardons et girolles, recouvert de Saint Marcellin fondu… Le plat idéal en cette soirée d’automne. Et la nuit sera réconfortante dans cette belle chambre familiale où l’on ne manque pas d’espace.
Jour 2 – Gourmandise et sensations
Comment ne pas fondre pour les douceurs sucrées de la miellerie-confiserie B Neufcoeur ? Laurent et Bérangère Neufcoeur sont apiculteurs depuis une vingtaine d’années, lorsque Bérangère a l’occasion de reprendre un atelier de confiseur dans son village. Elle se lance dans la fabrication artisanale de pâtes de fruits, nougat, et développe une gamme de produits à base de miel : sucettes, pain d’épices ou pâtes à tartiner. Mais celui qui nous fait fondre, c’est justement son fondant : un bonbon à la couverture délicatement craquante qui cache un coeur moelleux, le tout parfumé aux fruits ou aux liqueurs locales. Miel-citron, cassis, violette, Chartreuse ou génépi, c’est un festival de saveurs ! On ne saurait trop vous recommander de passer par son atelier-boutique à Rougemont pour découvrir la fabrication des bonbons ou faire le plein de douceurs pour toute la famille.
Nous reprenons la voiture pour nous rendre à Hostiaz, à une trentaine de minutes de route. C’est la dernière – et sûrement la plus impressionnante – surprise du week-end. Les enfants nous bombardent de questions. Imperturbables, nous répondons par énigmes : « Flirter avec le vide, ça vous tente ? » Voilà qui semble les calmer. Nous nous arrêtons au restaurant-gîte la Fora , au coeur du village d’Hostiaz. Une auberge de campagne qui régale ses hôtes en privilégiant les circuits courts, notamment grâce à la viande en provenance directe de l’élevage de Fontenailles .
Il est temps de s’équiper pour la dernière partie de l’aventure. Casques, baudriers, longes et mousquetons arrivent sur la table, sous les yeux médusés des enfants. « On va faire de l’escalade ? ». « Presque… une via ferrata ! » Le village d’Hostiaz abrite en effet l’une des plus belles via ferrata des montagnes du Jura, la Guinguette. Pour nous mettre en confiance, nous avons fait appel à un guide. Deux parcours – la Grotte et les Buis – ont été aménagés le long de la falaise. Le guide nous entraîne vers le parcours des Buis, plus adapté à une pratique en famille. En famille, mais avec une bonne dose d’aventure ! Si la progression est sécurisée par la ligne de vie et les barreaux métalliques sur lesquels nous calons nos pieds, la vue plongeante sur la vallée de l’Albarine est impressionnante. Nous terminons ce week-end d’aventure dans le Haut-Bugey les bras bien fatigués, mais des étoiles plein les yeux !
Qu’en pensez-vous ?