Gorges de l'Ain
La Nature

Les Gorges de l’Ain

La rivière d’Ain, longue de près de 190 km, a longtemps servi de voie de communication entre les Montagnes du Jura et le fleuve Rhône. Aujourd’hui cette étonnante rivière est l’espace idéal pour des vacances sportives ou en famille. Sur près de 50 km, de Coiselet à Merpuis, la rivière d’Ain serpente entre les hautes falaises karstiques. Surplombez la rivière en haut des falaises et profitez des points de vue. 

La rivière d’Ain, du jura au rhône


Affluent de la rive droite du Rhône, la rivière d’Ain prend sa source en contrebas du plateau de Nozeroy, dans le département du Jura. Elle creuse profondément la vallée entre le Revermont et le Bugey, dans un relief karstique. Impétueuse et soumise à des crues brutales, elle était navigable uniquement dans le sens de la descente : elle se prêtait essentiellement au flottage du bois du Jura et au transport de fûts (les futailles), parfois remplis de fromages, jusqu’à Lyon. La rivière fut longtemps obstacle aux voies de communication transversales de Bourg-en-Bresse à Nantua. Quelques bacs permettaient son franchissement car peu de ponts résistaient à ses tourments.

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  • Ancien nom : Igneus 
  • Longueur : 190 km
  • Source : Plateau de Nozeroy (Jura)
  • Nombre de barrage : 6
  • Débit moyen : 123 m3 / seconde
  • Faune aquatique : truite, ombre, goujon, carpe, tanche…
  • Faune terrestre : canards, aigrettes, cygnes, hérons, bécassines, castors, loutres…

A partir du XVIIIème siècle des ponts en pierre sont construits à Pont d’Ain et Neuville-sur-Ain puis à Thoirette, Poncin et enfin à Serrières-sur-Ain (pont suspendu). Le Viaduc de Cize-Bolozon, fut le premier et seul pont ferroviaire (et routier) réalisé sur cette portion de la rivière d’Ain.

La construction au XXème siècle de cinq barrages hydroélectriques (Vouglans, Saut-Mortier, Coiselet, Cize-Bolozon, et Allement, auxquels s’ajoute la retenue de Neuville-sur-Ain) a profondément modifié le cours de la rivière sans pour autant attenter à la beauté des gorges qu’elle traverse.

Le bénitier de Cize, une curiosité calcaire

Il y a environ 10 000 ans, le réchauffement climatique provoque la fonte des glaciers qui couvraient toute la région. Les flots creusent les gorges de l’Ain, entrainent l’érosion des calcaires et sculptent rives et rochers. Près du viaduc, accroché à la pente du Revermont, une curiosité géologique naturelle en forme de bénitier surplombe la rivière.

Une légende concerne ce « bénitier » : le personnage de Rabelais, Gargantua, toujours assoiffé après ses plantureux repas et ses fantastiques aventures, aurait posé un pied sur cette blanche protubérance et l’autre sur le versant opposé de la gorge. Il aurait alors bu l’eau de la rivière d’Ain en absorbant dans sa précipitation un bateau et ses occupants !

Le saviez vous ?

Avant de porter le nom de son département, la rivière d’Ain s’appelait « Igneus »

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Le Viaduc de Cize-Bolozon,
un ouvrage remarquable

 

La construction

La construction de cet important ouvrage d’art débute en 1872.

En trois ans, Ingénieurs et ouvriers montèrent le gigantesque squelette de onze arches et dix piles destinées à supporter un tablier de 269 mètres de long, jeté au-dessus de la rivière d’Ain.

Ce viaduc a deux usages : au premier étage, une route ; au second, la voie ferrée. Les matériaux provenaient presque tous des environs immédiats : le gravier et le sable, directement de la rivière, la pierre des carrières de Bolozon, Grand-Corent et Corveissiat. Les travaux furent souvent perturbés par les crues qui emportaient une partie du chantier et comblaient les fouilles. Ce grand pont, dont le tablier supérieur culmine à 53 mètres au-dessus du niveau normal de l’Ain, a été livré au trafic ferroviaire en 1875 et au trafic routier une trentaine d’années plus tard.

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  • Année de construction : 1872
  • Nombre d’arches : 11
  • Nombre de piles : 10
  • Longueur de tablier : 269 mètres 
  • Hauteur : 53 mètres

Une fin tragique

1944, la Seconde Guerre Mondiale touche à sa fin. Pour ralentir la progression des allemands, la Résistance décide d’endommager le viaduc afin de couper les communications ferrées. Le 12 juillet 1944, les charges explosives sont placées sur la clé de voûte sous la route entre les piles 6 et 7. Malheureusement, ce qui ne devait être qu’un endommagement se révéla fatal à l’ouvrage.

 

la Renaissance

Reconstruit sur le même plan, le viaduc comprend six arches pour la voie routière, élargie de 1.90 m à 3 m ; ces dernières supportent onze arches de 20 m d’ouverture pour la voie ferrée. 

Malgré les incidents et accidents mortels, les travaux avancent de façon spectaculaire. Il est terminé le 13 mai 1950, le viaduc est emprunté dès le 14 mai par l’autorail et inauguré le 19 mai 1950.

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  • Viaduc Cize Bolozon Photo Bernard Lamy. Source Rober Le Pennec 1
  • Viaduc Cize Bolozon Photo Bernard Lamy. Source Rober Le Pennec 2
  • Viaduc Cize Bolozon Photo Bernard Lamy. Source Rober Le Pennec

De la vapeur au TGV

A partir de 1865, le Conseil Général du département de l’Ain met tout en œuvre pour qu’une liaison ferroviaire devienne réalité entre Bourg-en-Bresse et La Cluse. La construction du viaduc entre dans ce projet.

De 1876 à 1884, la ligne, baptisée « la voie des Carpates » est exploitée par différentes compagnies ferroviaires. En 1938, la SNCF, reprend la gestion de la ligne entre Bourg-en-Bresse et Bellegarde-sur-Valserine mais dès 1940, les lignes de montagne subissent des restrictions dues au manque de charbon, de pétrole et d’huile. Le trafic est alors réduit au minimum.

Après la reconstruction du viaduc en 1950, des locomotives à vapeur y circulent jusqu’en 1955, puis les autorails à traction diesel les remplacent jusqu’en août 2005.

En 2005, la voie est fermée pour l’adapter à la circulation des TGV. En août 2010, le TGV à traction électrique franchit le viaduc et permet d’admirer de façon inédite les paysages vallonnés de la voie des Carpates.

Informations

Office de Tourisme Haut-Bugey
Espace Trois Lacs 14 rue du docteur Mercier – 01130 NANTUA
Tél. +33 (0)4 74 12 11 57

Témoignage

  • Le train au service des pêcheurs

    Roger Gros - Pêcheur et passionné des Gorges de l'Ain
    J’habitais Bolozon, j’allais pêcher avec mon père le long de la rivière. Mais chaque samedi matin, une « armée de pêcheurs » arrivait sur les berges de la rivière d’Ain au premier...
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Pour se repérer

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